FuretConcernant les chats et les chiens, des croquettes végétaliennes existent sur le marché.
Elles sont formulées spécifiquement pour l’espèce. Il y a plus de 30 ans de recul sur ce mode d’alimentation, des études scientifiques, et les témoignages de beaucoup de personnes ayant nourri leurs chats et chiens de cette manière pendant une bonne partie de leur vie.

Concernant le furet, c’est bien plus compliqué.
Il n’existe pas actuellement de croquettes végétarienne/végétalienne spécifiques pour furet, ni de complément alimentaire végétal dans le cadre d’une alimentation maison.
En théorie, nous pensons que tout animal pourrait être nourri de façon végétale, à condition qu’un aliment ou une recette subvienne à tous ses besoins en nutriments, vitamines, et minéraux. Il faudra également que cet aliment soit assimilable correctement par son organisme.
Pour les furets, nous n’avons malheureusement pas pour le moment un tel aliment ou une recette.
En conclusion, même si nous souhaiterions conseiller une alternative, à l’heure actuelle nous ne pouvons pas le faire ; en tout cas, pas en vous garantissant que votre animal se portera bien tout au long de sa vie, et n’aura aucun problème de santé relatif à son alimentation.
Si nos connaissances et les expériences rapportées sur le sujet nous amènent aujourd’hui à ne pas pouvoir recommander de nourrir des furets avec des croquettes véganes pour chats, ce n’est pas pour autant que nous affirmons que c’est impossible, et surtout que ça le serait dans le futur.

La science nous permet d’extraire des aliments chaque vitamine, nutriment ou micro-nutriment, nous pouvons aussi les synthétiser. Il est possible d’analyser les besoins précis d’une espèce, et créer une alimentation qui lui convienne presque parfaitement (par exemple le lait maternisé). Il est donc très probable que dans l’avenir, face à une demande plus importante, des industriels mettent au point des croquettes ou de la pâtée végane adaptées aux besoins des furets. Il faut prendre en compte également l’avancée de la viande in vitro, qui permettra peut-être de pouvoir nourrir ces animaux sans conséquence pour leur santé, ni pour celle des autres.

Si vous souhaitez quand même essayer de les nourrir de façon végétalienne, il faut savoir que nous avons eu un mauvais retour concernant les croquettes Benevo chez des furets. On nous a en effet rapporté il y a quelques années le cas d’une personne utilisant cette marque pour ses furets, qui aurait eu 6 décès (cancer des surrénales possiblement causé par l’alimentation ; nous mettrons plus de détails à ce sujet si nous en avons). A contrario nous avons un retour positif pour cette même marque ci-dessous.
Quelle que soit les croquettes végétaliennes que vous utilisez, faites à l’animal des prises de sang et analyses d’urine régulièrement, et consultez votre vétérinaire – les témoignages plus bas donnent des conseils de marques à utiliser avec ajout de compléments.

Lisez aussi tout ce qui suit pour vous faire votre opinion, cette page contient toutes les infos que nous avons sur le sujet, pour ou contre (parfois traduits rapidement de l’anglais vers le français, merci d’excuser les fautes possibles).
Si vous avez un témoignage positif ou négatif à nous apporter sur le sujet, merci de nous contacter.

Témoignage de Slava.N le 22/01/2016 (recueilli sur notre groupe Facebook « Chats et chiens végétaliens »)
« En mars 2015 j’ai commencé à faire la transition de l’alimentation de la furette qu’il y a chez moi, qui était aux croquettes carnées basiques pour furet. J’ai mélangé les deux sortes de croquettes moitié-moitié avec des Benevo chat.
Ça c’est fait assez rapidement jusqu’à ce que l’autre sac soit vide et la furette n’avais pas l’air de faire de différence puisque son appétit est resté le même. Cette furette a toujours eu plus ou moins des soucis de santé (poids faible, poil long a repoussé entre les mues).
Ça va bientôt faire 1 ans qu’elle est nourrie exclusivement de croquettes vegans Benevo et tout va pour le mieux, elle a repris du poids et son poil est bien plus beau. Je ne sais pas si c’est en rapport avec l’alimentation mais en tout cas elle a l’air mieux.
Le principal dans l’alimentation des animaux ce sont les nutriments et la furette a tous les nutriments dont elle a besoin dans ces croquettes. »

Note : Nous ne savons pas pendant combien de temps la furette a eu cette alimentation, n’ayant pas eu de nouvelles par la suite.

  • Un autre témoignage de Stéphanie F. (disponible en anglais dans les fichiers du groupe Facebook Vegan Ferrets)

Contexte :
Stéphanie F. a vécu avec deux furets pendant cinq mois. Au bout de cinq mois, ils ont du changé de maison. Elle leur a finalement donné la marque « Evolution Diet » (nous ignorons la référence exacte de l’aliment) avec 1/8 de tasse de « Green Mush » et 1/8 de tasse d’huile de coco par furet et par jour.
Témoignage (traduit de l’anglais vers le français) :
«J’ai adopté deux furets en provenance de la Humane Society, un mâle et une femelle. Nommés Otis et Carrie.
Tout d’abord, je vais vous parler des recherches que j’ai faite dans le but de recueillir des furets végétaliens.
Furet domestique : Il semble que les furets promettent un plus grand challenge jusqu’au véganisme, car leur alimentation exige très peu de fibres (presque tous les légumes, les fruits et les céréales ont des fibres) et une grande quantité de matières grasses. Pour l’instant, nous supposons qu’ils ont besoin de toutes les enzymes qu’un chat fabrique pour digérer la matière végétale.

«En raison de l’intestin grêle court et de la mauvaise absorption des nutriments, les furets ont besoin d’un régime qui est très concentré en graisses comme la principale source de calories»Veterinary Partner

Jusqu’à présent, il semble que le régime alimentaire végétalien du furet devrait comprendre une grande partie d’huile/margarine végétale dans la nourriture pour livrer leur source d’énergie. Les réclamations faites par des gardiens de furets qui les nourrissent avec une alimentation végane pour chats : « Evolution Diet » affirment que les furets ont vécu plus longtemps que l’espérance de vie moyenne avec leur nourriture pour chats et furets.

L’histoire des furets véganes
Un végétalien a nourri avec de la nourriture « Ami Cat » son furet, pendant une longue période de temps, avec aussi des friandises de la marque « EarthBalance », avec un franc succès.

« Les furets ont besoin d’un niveau de protéines de 32% à 38%, le milieu de la fourchette est le meilleur. Une teneur en protéines de plus de 38% pourrait se révéler dangereux pour les reins d’un furet plus âgé. Les furets ont également besoin d’une teneur élevée en matières grasses de 20% à 22%. La teneur en cendres ne doit pas être supérieure à 7% afin d’éviter la formation de calculs rénaux. Vous devez également garder la teneur en fibre à 3% ou moins. »Lien sur la nutrition des furets (en anglais)

Composition de la nourriture pour compagnons véganes : Vegepet a répondu que leur supplément n’est pas approprié pour les furets, car ils ont des besoins en protéines plus élevés. (Aucune raison qu’on ne puisse pas supplémenter avec du « Green Mush »).

Nourriture « Ami Cat », analyse garantie :

  • Humidité : 8%
  • Protéine brutes : 33%
  • Graisses brutes : 14%
  • Cellulose brute : 4%
  • Cendres brutes : 5,5%

Nourriture « Evolution Cat Food », analyse garantie :

  • Humidité (minimum) : 10,0%
  • Protéines brutes (minimum) : 30,0%
  • Matières grasses brutes (minimum) : 14,0%
  • Fibres brutes (minimum) : 3,5%
  • Teneur en cendres (minimum) : 6,0%

Selon mes recherches, aucune de ces marques n’atteint les exigences recommandées pour l’alimentation d’un furet. Cependant, vous pourriez faire quelques ajustements afin qu’elles puissent être dans la bonne moyenne.
Pour atteindre les recommandations en matière d’alimentation pour furet, j’ai ajouté « Green Mush », un supplément fait pour tous les animaux, qui contient des enzymes, pour que même pour les carnivores, puissent absorber la cellulose difficile à digérer.
« GreenMush » contient des niveaux élevés de protéines issues de la spiruline, la source connue la plus riche en protéine sur terre.
Comme je le disais, les enzymes contenues dans « Green Mush »permettent aux carnivores de les assimiler.
J’ai également utilisé de l’huile de noix de coco pour compenser la teneur en matières grasses.
Huile de cocoPar ailleurs, vous verrez si dans les cercles de discussion autour des furets, ils affirment que les furets peuvent en aucun cas absorber les nutriments de toute source végétale, sans exception ; en parallèle, ils loueront l’huile de noix de coco comme une superbe et bonne graisse pour les furets.
Belle preuve de dissonance cognitive. Dans les cercles de furets (en référence aux personnes qui vivent avec des furets), ils ont une recette spéciale appelée « la soupe de canard ». C’est composé de protéines et graisses animales liquéfiée, pour que le furet les consomment facilement. Ceci est destiné aux furets malades ou en insuffisance pondérale, mais le principe est le même.

Autorisant cela comme friandise, je mélange l’huile et le « Green Mush » ensemble, ce que les furets ont adoré. Dans mon expérience, la plupart des animaux aiment le goût de la chlorophylle.
Comme principale source d’alimentation, j’ai utilisé « Ferret Evolution ».
Ai-je eu des problèmes avec la transition des furets vers leurs nouveaux aliments à base de plantes ? Absolument. Mais seulement à cause d’une erreur humaine.
Maintes et maintes fois, il est stipulé que les furets ne devraient pas avoir de la nourriture sèche, fondamentalement, ils en parlent comme si c’était une condamnation à mort.
Donc, j’ai d’abord essayé de leur donner de la nourriture humide. Inondant la nourriture dans l’huile et le « Green Mush », ils n’étaient pas enthousiastes. Ils mangeaient uniquement un peu à la fois.
Puisque cela était nouveau et que j’essayais de comprendre les choses, j’ai changé en humidifiant la nourriture avec de l’eau tout simplement. Ils ont détesté. j’ai continué de proposer de l’huile + « Green Mush » à côté et ils se sont jetés dessus.
Bien sûr, vous ne pouvez pas survivre avec seulement du « Mush ».
De façon alarmante, ils ont commencé à perdre du poids. Je décide de leur offrir la nourriture pour chat à base de viande, en conserve.
Les chats me frapperaient pour avoir ça. Les furets ont détesté. Ils n’y touchaient pas.
C’est là que ça a tilté. C’était une question de texture pour eux. Les furets ne sont pas des chats et n’ont pas été impressionnés par cette odeur addictive de nourriture en conserve à base de viande. J’ai fait une transition vers « Plain Evolution food« . Succès ! Maintenant ils mangent avec plaisir et dansent quand je sort la soupe de « Mush » pour eux. Ils ont regagné leur poids perdu et plus encore, puisque les furets gagnent du poids supplémentaire en hiver.
Donc c’est mon témoignage sur des furets végétaliens ».


Roselyne Bourassin (2014), extraits de sa thèse sur l’alimentation des furets (version intégrale – PDF)  :

« Son tube digestif est court, peu différencié avec un temps de transit très rapide de 3 ou 4 heures. Les sécrétions salivaires ont plus un rôle de lubrification qu’enzymatique, l’activité amylasique faisant défaut. La flore intestinale est pauvre générant des fermentations réduites. La digestion se doit d’être très efficace et l’absorption rapide. Le furet se voit donc contraint de recevoir une alimentation hautement digestible, riche en protéines et lipides, assez pauvre en fibres et dépourvue de glucides complexes, ce qui correspond à ses préférences naturelles (Lewington, 2007). »

« Les proies naturelles du furet sont des rongeurs, des lapins, des oiseaux, des œufs, des amphibiens, des poissons et des invertébrés (Piazza, 2009). A l’état naturel les seuls végétaux ingérés sont ceux contenus dans l’estomac de leurs proies (Brown, 2001). Mais le furet peut consommer la peau de ses proies (« fibre animale »), ce qui constitue un lest comparable à la fibre végétale. »

« A l’heure actuelle les besoins nutritionnels spécifiques du furet n’ont pas été déterminés par des procédés de nutrition restrictive et additive, en utilisant des rations purifiées et dont les composants auraient tous été déterminés et dosés. On extrapole généralement les besoins nutritionnels du furet à l’entretien de ceux du vison (animal physiologiquement très proche, de morphologie comparable et aux habitudes alimentaires similaires), et qui eux sont mieux connus. Ces connaissances ont été très sensiblement améliorées au vu des informations recueillies auprès de la célèbre ferme Mashall, une structure d’élevage américaine aux performances zootechniques exceptionnelles (Fox, 1998). Les modalités d’alimentation retenues au sein de cette structure se rapprochent d’une démarche de type ménager. »

« Comme vu précédemment, l’alimentation du furet est plus dépendante de la concentration énergétique de la ration que de la concentration protéique. Le risque de carences protéique existe donc si la ration est trop riche en lipides et pauvre en protéines digestibles (Piazza, 2009). Le ratio protido-calorique minimum recommandé à l’entretien extrapolé de celui du vison est 75 à 90 g/MCal (Babeanu, 2002) soit 35 % de la matière sèche au minimum (Piazza, 2009). L’excès de protéines ingéré sera métabolisé et utilisé comme source d’énergie, sans qu’un éventuel effet néfaste d’une trop forte concentration en protéines sur la longévité du furet n’est jamais été rapporté (Lewington, 2007). L’apport en protéines doit couvrir les besoins en acides aminés essentiels (AAE). Ce besoin exige donc un apport en protéines d’origine animale de préférence aux protéines d’origine végétale (Bell, 1999). Les besoins spécifiques en acides aminés essentiels sont encore mal connus chez le furet mais ils semblent proches du chat. Il est avéré que l’arginine est indispensable chez le jeune et semi-indispensable chez l’adulte (Deshmukh et Shope, 1983) (Deshmukh et Thomas, 1985). L’apport en acides aminés soufrés est recommandé à hauteur de 4,6 à 5,1 % des protéines. Il est très probable que la taurine soit un AAE comme chez le chat mais sans que cela ait été démontré (Piazza, 2009). En raison de la rapidité de son transit et de la pauvreté de sa flore digestive, la qualité des protéines et leur haute digestibilité sont primordiales. »

« Un apport de 30 % de l’énergie métabolisable par les lipides est recommandé (Babeanu, 2002), mais est en fait minimal. Les lipides stimulent la prise alimentaire en augmentant l’appétence (Fox, 1998). Les acides linoléique, linolénique et arachidonique sont des acides gras essentiels (AGE) ; leur apport recommandé doit être d’au moins 1 % de l’énergie de la ration (Fox, 1998). La meilleure source d’AGE chez le furet est la graisse de poulet ou de volailles en général (Lewington, 2007). Ces AGE doivent être protégés de l’oxydation par l’adjonction d’anti-oxydants. L’acide arachidonique est quant à lui présent dans le muscle et est donc apporté par la viande. » – note de Veganimalis : l’acide arachidonique peut être synthétisée (comme celle présente dans les croquettes véganes pour chats).

« Les glucides ne font pas partie de l’alimentation naturelle du furet. Bien qu’il n’y ait pas véritablement d’étude spécifique, il ne semble pas, comme pour le chat, y avoir de besoin en glucides chez le furet si son alimentation lui fournit la quantité adéquate de lipides et de protéines (Fox, 1998). Comme chez les autres carnivores stricts, c’est la néoglucogénèse qui assure le maintien de la glycémie. Il est déconseillé de fournir une ration contenant plus de 8 à 15 % de glucides (Piazza, 2009). Le furet ne doit pas être nourri avec un aliment dont la source d’énergie principale est constituée par les glucides car la couverture des besoins en acides aminés nécessiterait d’ingérer des quantités de nourritures beaucoup trop importantes au risque d’un dépassement de sa tolérance digestive(Bell, 1999). Il semblerait que le furet puisse utiliser efficacement dextrine, maltose et glucose mais qu’il a une capacité limitée à transformer le fructose (Fox, 1998). Le furet ne digérant pas les fibres, un apport excessif accélère le transit et diminue la valeur nutritionnelle de l’aliment (Brown, 2001). De plus un apport en fibre augmente le volume alimentaire et peut induire un déficit relatif en protéines et en énergie (Bixler et Ellis, 2004). Il est donc recommandé de ne pas dépasser 1 % de fibres dans la ration (Risi, 2010). »

« Les croquettes ont une faible teneur en eau ; or le furet est un animal peu habitué à boire spontanément. Les aliments humides ont été déconseillés probablement par méconnaissance, ou par mauvaise expérience. Certains peuvent ne pas être suffisamment concentrés pour un furet. Mais les aliments humides pour chaton (riches en protéines et lipides, pauvres en fibres et glucides) devraient être adaptés. « Techniquement, les croquettes ont une forte teneur en amidon, ce qui ne se justifie pas pour un furet. Au-delà du seul amidon, la composition des croquettes qu’elles soient pour furet, chat ou chaton est généralement inadaptée avec une composition trop riche en céréales, soja et autres dérivés végétaux. Après quelques années de ce régime il semble que des déficiences nutritionnelles apparaissent chez les animaux vieillissants ou les reproducteurs. »

« Les études sur les besoins nutritionnels du furet sont très peu nombreuses et les recommandations admises sont souvent extrapolées de celles du vison ou du chat, ou des rations distribuées a des furets en bonne santé apparente. Il y a finalement peu de données validées scientifiquement chez le furet. Un travail important reste à faire pour connaître et maîtriser l’alimentation de cet animal. Cette connaissance incomplète des besoins nutritionnels du furet se répercute dans l’étude des maladies liées à l’alimentation. »

« Les excès de fibres ont tendance à attirer les liquides dans la lumière intestinale et provoquent un effet laxatif entrainant des selles molles et volumineuses. Il est possible que l’irritation provoquée par l’excès de fibres puisse favoriser les ulcérations du tube digestif (Lewington, 2007). Une étude récente suggère que la supplémentation en vitamine B12 est bénéfique dans le traitement des diarrhées chroniques du furet (Hoppes, 2010). »

« On rapporte des cas anecdotiques de guérison de gastro-entérites chroniques par l’élimination d’un ingrédient spécifique, par exemple le blé, le maïs ou le bœuf mais il existe également des éléments en faveur d’une étiologie infectieuse, par exemple à Helicobacter sp (Lennox, 2005 et 2007). Il a été postulé que le furet pouvait avoir des déficiences sur un ou plusieurs gènes suppresseurs de tumeurs ; la réponse du furet à l’infection par Helicobacter pourrait peut être s’expliquer grâce à l’examen du génome et aux réponses immunitaires entériques. Des recherches sont actuellement en cours pour explorer cette possibilité (Lennox 2005). Un cas de guérison sur l’étude de 10 cas a été observé par un changement de régime alimentaire avec adoption d’un régime viande crue alors que l’alimentation hypoallergénique n’avait pas donné de résultats (Piazza et Diez, 2010). Un excès de protéines végétales est également suggéré par certains auteurs comme pouvant contribuer voire être à l’origine de gastro-entérite éosinophilique (Brown, 2001) (Bixler et Ellis, 2004). »

« Il a été suggéré qu’une alimentation riche en protéines et en lipides et pauvre en glucides pourrait prévenir l’apparition des insulinomes. Cependant à l’heure actuelle les études et investigations scientifiques sont insuffisantes pour soutenir cette théorie et en faire une recommandation spécifique (Finkler, 2004) (Chen, 2010). »

« Cette étude bibliographique met en évidence un vide de connaissances et l’importance de poursuivre les recherches afin de récolter des données précises concernant les exigences nutritionnelles du furet et l’approfondissement des connaissances des maladies alimentaires non infectieuses. Ces recherches permettraient la formulation et la mise sur le marché d’aliments parfaitement adaptés au furet. »

« Nous avons interrogé les propriétaires des furets sur les affections que leur animal présentait ou avait présenté au cours de sa vie. Cette question était ouverte à l’ensemble des répondants (n = 1 094) et non pas limitée à ceux qui avait déjà consulté un vétérinaire (Tableau 52 et figure 47). Les troubles digestifs sont les affections dominantes avec 32,5 % (n = 1 083) de notre échantillon qui en sont ou en ont été affectés et les affections dentaires avec notamment 21, 2% de furets (n = 1 081) présentant des dents cassées ou abimées. Sur 1 079 animaux, 2,6 % souffrent de troubles glycémiques avérés auxquels s’ajoutent peut-être une partie des 11 % (n = 1 083) souffrant de troubles léthargiques, très évocateurs d’insulinome chez le furet. Au sein de notre échantillon (n = 1 083) 4,2 % des furets souffriraient de maladie surrénalienne. »

« Nous avons pu formuler des hypothèses de facteurs de risque relatives aux affections dentaires, aux diarrhées, à l’insulinome et à la maladie surrénalienne. Au sein de notre échantillon, les furets consommant des aliments complets industriels présentent un risque 3,62 [1,9-8,8] fois plus important que ceux n’en consommant jamais de souffrir de diarrhée. Les furets consommant des croquettes tous les jours présentent un risque 8,2 [1,5-43,8] fois plus important que ceux en consommant moins régulièrement ou jamais de souffrir de diarrhée. Les furets consommant des aliments complets industriels présentent un risque 1,56 [1,1-2,2] fois plus important que ceux n’en consommant jamais de souffrir de fracture ou d’usure dentaire. Les furets âgés de plus de trois ans consommant des croquettes tous les jours présentent un risque 2,77 [1,1-6,3] fois plus important que ceux en consommant moins régulièrement ou jamais de souffrir de tartre. Les furets consommant des aliments complets industriels présentent un risque 2,17 [1,3-3,6] fois plus important que ceux n’en consommant jamais de présenter ou d’avoir présenté un état léthargique. » Roselyne Bourassin (2014), thèse à télécharger en entier ici