Vétérinaire traitant et véganisme

Chien chez le vétérinaire

La plupart des vétérinaires connaissent peu les régimes végétariens et végétaliens pour chiens et chats. Il est donc assez logique qu’ils les déconseillent par prudence. Il vous appartient de décider de parler à votre vétérinaire de l’alimentation de l’animal qui vit avec vous.
En parler peut parfois amener le praticien (même sans qu’il en ait conscience) à tirer des conclusions ou diagnostics mettant en cause cette alimentation, quand il y a d’autres causes possibles. Et donc à biaiser partiellement son jugement.
Mais ne pas le dire peut aussi s’avérer dangereux dans certains cas. Rappelons que si une alimentation végétalienne complémentée et équilibrée, peut théoriquement convenir à de nombreux chats et chiens, le nombre d’aliments disponibles sur le marché est encore limité, et donc pas adapté à tous.
Pour les animaux avec de multiples allergies et intolérances, ou des pathologies spécifiques (insuffisance rénale, problèmes urinaires persistants…etc) des aliments véganes spécifiques n’existent pas encore. Il est parfois possible de moduler l’alimentation afin de s’adapter aux pathologies et dans ce cas, il est important de pouvoir en parler avec son vétérinaire. Il faut aussi être conscient que certains aliments (croquettes ou pâtées) sont des alicaments (ou aliments thérapeutiques), c’est à dire un croisement entre un aliment et un médicament. Les vétérinaires n’ont pas toujours d’alternatives à proposer. La meilleure solution est alors de suivre ses conseils, et parallèlement de contacter les marques d’aliments véganes afin de leur demander de proposer des produits spécifiques. La demande peut créer l’offre.
Si vous abordez le sujet avec votre vétérinaire, vous pouvez lui donner les liens, vidéos, études, figurant sur cette page.

Suivi vétérinaire des chats et chiens végétaliens

[…] Comme pour tous les animaux de compagnie, les propriétaires devraient surveiller régulièrement la santé de leurs animaux, y compris par des contrôles réguliers du poids corporel, du niveau d’activité et du comportement. Tout problème significatif, persistant devrait entraîner un examen vétérinaire, qui devrait, en tout état de cause, se produire au moins une fois par an, et deux fois par an après les sept ans de l’animal. Les examens bisannuels sont également recommandés pendant la première année sur un nouveau régime végétarien. Les propriétaires devraient envisager de tester le sang et les urines lors de ces rendez-vous de contrôle, et également en cas de maladie. Dr Andrew Knight dans son étude « Régimes végétarien vs régime à base de viande pour les animaux de compagnie »

Comme le mentionne le Dr Knight, la surveillance de l’état de santé est importante particulièrement lors de la transition entre deux alimentation. Parfois il peut y avoir quelques inconforts digestifs, mais la plupart du temps ils peuvent être résolus simplement (voir notre page sur les problèmes éventuels rencontrés).
Il faut par contre être particulièrement vigilant concernant les problèmes urinaires chez les chats (surtout les mâles) voir notre page sur le sujet.

Médecine vétérinaire et ses alternatives

Nous n’aborderons ici que ce qui concerne spécifiquement le véganisme.

Pour soigner nos animaux (comme pour nous soigner nous-même) il y a plusieurs méthodes possibles selon les pathologies.
Parfois on peut essayer d’éviter les médicaments, et parfois il n’y a pas d’autres solutions. Quelques alternatives couramment utilisées :

  • Ostéopathe chienLa phytothérapie (médecine utilisant les plantes) peut montrer une certaine efficacité à condition de bien se renseigner. Naturel ne veut pas pas dire sans danger, et certaines plantes peuvent être toxiques pour les chiens ou chats. Certaines plantes sont connues pour leur prétendues vertus, mais parfois la science ne leur a pas trouvé de réelle utilité – supérieure à un placebo.
  • L’ostéopathie (qui consiste à mobiliser l’animal pour débloquer des tensions, réduire des douleurs, corriger des posture…) peut aider au niveau articulaire, en mobilisant les membres notamment. Il existe des ostéopathes spécialisés pour les animaux, et des vétérinaires spécialisés en ostéopathie. L’efficacité de l’ostéopathie au niveau des viscères ou du crâne est bien plus discutable et relève des pseudo-sciences.
  • Traitements homéopathique : avant d’y adhérer, il est bon de se renseigner au préalable sur le fonctionnement de cette méthode et faire le point sur les études scientifiques à ce sujet.
    En résumé l’homéopathie depuis n’a jamais montré des résultats supérieur à celui d’un placebo, malgré plus de 250 études menées. Pour ceux qui y croient ou veulent essayer, il faut savoir que l’homéopathie n’est souvent pas végane, de nombreux produits découlent de l’utilisation d’animaux ou de leurs sécrétions. Pour les éviter on peut se référer à cette page (liste non exhaustive). Attention chaque granule est composée de 15% de lactose, et certaines contiennent du xylitol qui est un poison très dangereux pour les chiens (selon la dose).

Effet Placebo chez les animaux ?

Pour défendre l’homéopathie ou autres pseudo-sciences, certains argumentent en disant que l’effet placebo ne peut pas fonctionner chez les humains, ou les nourrissons. Pourtant concernant les chiens notamment, certaines études laissent penser que c’est bien le cas, ou encore que c’est notre vision d’une prétendue amélioration de leur état qui serait biaisée.

Un site très intéressant (en anglais) traite des avancées de la médecine vétérinaire, et des études réalisées sur de nombreux sujets de santé, SkeptVet.

Bien d’autres pseudos-médecines existent, nous ne les listerons pas toutes ici. Il faut veiller à toujours s’informer, ne pas se laisser abuser, et ne pas délaisser des méthodes scientifiques ayant fait leurs preuves pour d’autres sans effets secondaires mais parfois sans effets tout court, surtout lorsque la pathologie est sévère.

Comme en médecine humaine, les médicaments vétérinaires contiennent souvent des substances d’origine animale, et sont testés sur les animaux. Cependant comme en médecine humaine là encore, dans bien des cas il n’y a pas d’alternatives fiables.
Nous parlerons ici seulement de quelques produits ou compléments alimentaires végétaliens, dont l’usage est fréquemment abordé sur notre groupe Facebook. Bien sûr rien ne remplace la consultation de votre vétérinaire, qui posera d’abord un diagnostic.

Arthrose et problèmes articulaires

Pour ces pathologies la phytothérapie et les soins d’ostéopathie notamment peuvent venir en complément de médicaments pour soulager la douleur quand elle est trop présente. Plusieurs plantes peuvent aider en théorie : reine des prés, harpagophytum, curcuma, etc. Prenez conseil auprès d’un ostéopathe animalier ou d’un vétérinaire spécialisé en phytothérapie pour plus d’information sur les posologies. Il existe également des alternatives végétales à la chondroïtine et glucosamine (molécules souvent prescrites dans le traitement des problèmes articulaires, et qui sont en général d’origine animale, souvent à base de requins et crustacés) : un produit vegan de la marque « Veganicity », ou encore du laboratoire « KAL« .
Une autre marque propose ce type de produit : « Joint-Vie de Vegetology » mais celle-ci contient également du calcium, qui doit être donné à dose modérée aux animaux âgés, consultez votre vétérinaire avant de choisir ce dernier.
Notez cependant que là aussi pour la plupart de ces produits, leur efficacité n’a en général pas été prouvée de façon supérieure à un placebo. Certains cabinets vétérinaires proposent aussi des soins au laser, qui ont de très bons résultats concernant les problèmes articulaires.

La vaccination

Vaccin

Dans le domaine de la vaccination des animaux tout comme celle des humains, les avis divergent.
Les vaccins ont pourtant contribué à l’augmentation de l’espérance de vie des animaux domestiques, et au recul de certaines pathologies. On peut cependant estimer que certains vaccins sont justifiés et d’autres non, ou qu’il sont nécessaires mais que les rappels sont trop fréquents (les durées entre les rappels sont variables selon les pays, et selon les vaccins).
A chacun de se faire son opinion, de faire la balance des risques et bénéfices selon le lieu et le mode de vie.
Voici quelques liens :